D'où vient le tabac à chicha qu'on trouve chez les "revendeurs"?

En France, une part très significative du tabac à chicha qui est consommé ne provient pas du réseau des buralistes, qui est théoriquement le seul endroit où la vente de tabac au détail est autorisé. Compte tenu des augmentations drastiques de taxes (50 gr de tabac à chicha coute généralement environ 12 euros au bureau de tabac) et de la pauvreté de l'offre proposée en bureau de tabac (marque de faible qualité, choix de saveurs restreint), de nombreux fumeurs de chicha se tournent vers ceux qu'on appelle pudiquement "les revendeurs". Officiant généralement sur les réseaux sociaux comme Snapchat, Facebook ou via des messageries type Télegram, ces revendeurs proposent du tabac à chicha à des prix 10 fois inférieurs à ceux pratiqués chez les débitants de tabac et offrent des services tels que la livraison à toute heure. Certaines boutiques spécialisées dans le vente de chicha ou encore des épiceries de quartiers distribuent également sous le manteau du tabac pour narguilé. 

Un tabac à chicha différent du tabac d'import:

Le tabac à chicha proposé dans ces réseaux parallèle diffère cependant significativement de celui qu'on peut trouver dans les Duty Free des aéroports internationaux, ou dans les boutiques légales à Dubai ou aux USA. Il n'est pas non plus le même que celui mis à la consommation dans les Estancos espagnols (qui bénéficient d'une législation fiscale utra avantageuse favorisant leur essor et la consommation de produits sûr, à la traçabilité parfaite).

Le tabac à chicha proposé par les "revendeurs" est généralement conditionné en sachet plastique ou en barquette. Il ne comporte pas de packaging, pas de boite d'origine, et est réalisé "artisanalement" par les vendeurs. L'explication fournie au client est souvent que "cette technique permet de proposer du détail" venant de conditionnement plus gros, type kilo.

Une importante saisie de tabac à chicha en Allemagne en juillet 2023:

De récentes saisies intervenues en Allemagne lèvent cependant le voile sur la provenance réelle de ces marchandises, qui ne sont généralement pas issues des usines des fabricants Américains ou du Moyen-Orient auxquels ils font référence. Ils sont en fait fabriqués bien plus proches de nous, à proximité immédiate des marchés de destination. 

Les enquêteurs des douanes allemandes ont récemment réussi un coup majeur en suivant leur nez lors d'une opération de traque. Une odeur sucrée et fruitée envahit l'air dès leur arrivée sur les lieux, confirmant leurs soupçons quant à une possible production illégale de tabac à narguilé.

L'opération s'est déroulée à Kreuztal, dans la région de Siegerland, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Malgré les bruits de travail provenant d'un garage voisin, personne n'a répondu à l'appel des douaniers de Dortmund, ce qui les a poussés à forcer la porte de manière abrupte.

Dans la cour arrière, une variété d'équipements était soigneusement préparée pour le transport, soulignant l'ampleur de l'opération clandestine. À leur grande surprise, les agents ont découvert deux hommes fortement souillés et perplexes en train de fabriquer du tabac à narguilé. Les deux suspects, âgés de 30 et 44 ans et originaires de Syrie, sont restés silencieux face aux accusations qui pesaient sur eux.

Lors de la perquisition, les enquêteurs ont trouvé des dizaines de baignoires remplies de tabac à narguilé fraîchement préparé, à la fois dans la salle de production et dans un bâtiment annexe. De plus, d'importantes quantités de tabac brut, de produits chimiques, dont de la glycérine, des mélanges de glucose et des arômes, ainsi que du tabac à narguilé fini, ont été mises au jour.

Les douaniers ont également mis la main sur des cartons de Snus, un produit interdit en Allemagne, vraisemblablement des contrefaçons. Les équipements de production, tous les outils nécessaires à la fabrication, ainsi qu'un véhicule VW Transporter, ont été saisis par les autorités.

Une partie du tabac avait déjà été sous vide et emballée, suggérant une intention claire de distribution illégale. Selon les déclarations des douanes, cette opération a permis de prévenir une fraude fiscale estimée à 300 000 euros, en mettant en évidence la qualité douteuse du tabac à narguilé saisi.

Les enquêtes ultérieures ont été confiées au Bureau des enquêtes douanières d'Essen, mettant en lumière les graves conséquences légales qui attendent les auteurs de ce commerce illicite. Vendre des produits du tabac sans marques fiscales constitue une fraude fiscale, tandis qu'en faire l'acquisition équivaut à du recel fiscal. Ces infractions peuvent entraîner des peines de prison allant de six mois à dix ans, ainsi que des amendes considérables, en fonction de la gravité de l'affaire. Les autorités sont déterminées à faire respecter la loi et à lutter contre le commerce illégal de tabac à narguilé en Allemagne.

Le rappel des règles en vigueur en France concernant le tabac à chicha:

En France, pour consommes des produits chicha originaux et dont l'origine soit garantie, il y a trois possibilité.

- Les bureaux de tabac sont habilités à proposer des produits homologués. Leur choix est toutefois restreint et les prix sont particulièrement élevés. Comptez près de 12 euros pour 50 grammes de tabac à chicha

- L'importation en provenance de pays étranger est autorisée (dans la limite de 250 grammes). Vous pouvez donc à l'occasion d'un séjour en Espagne ou à Dubai acheter du tabac à chicha à  prix avantageux et le ramener avec vous

- Il existe désormais des molasses pour chicha pour lesquelles la nicotine est vendue séparément et qui sont par conséquent exonérées de taxes sur le tabac, et dont la vente n'est pas réservées aux buralistes. Un produit comme le tabamel WAYS offre les avantages combinés d'un prix très concurrentiel (comptez 19.90 euros pour la version avec nicotine), d'une traçabilité parfaite (ces produits sont fabriqués dans des usines aux normes en vigueur) et d'un vaste choix de saveurs.